Je suis bien étonné de ce que vous m’avez pas encore écrit depuis les vacances et que j’ai reçu vos compliments sans rien de vos nouvelles. Je prends donc le premier la plume en main pour vous écrire quelques mots et j’espère que sous peu vous m’imiterez aussi en me communiquant quelques unes de vos nouvelles. Je sais par la lettre p2que vous avez écrite à un de mes condisciples que votre seul désir est qu’on prie de temps en temps pour vous afin que vous puissiez persévérer dans votre vocation, Oh! je le fais certainement. Vous n’ignorez pas sans doute que nous avons été honorés de la visite de trois évèques, je ne vous dirai rien ici de cela parce que je sais que vous en connaissez déjà toutes les particularités et que vous les avez apprises par mon compagnon de rang même Alphonse Steinmetz
Vous m’avez donnez là les compliments de mon oncle, je pense que vous y allez assez fréquemment je vous prie donc la première fois que vous y allez encore de vouloir lui faire p3mes compliments ainsi qu’à Jean et de lui communiquer les nouvelles suivantes que j’ai apprises de chez moi que mes parents sont déjà delogés[1] depuis trois semaines et que le nouveau docteur a acheté notre ancienne maison pour y demeurer.
N.B. Vous vous rappellez bien sans doute que vous avez dit que vous n’auriez jamais porté un tricorne[2] ni une soutane, je pense que cela a dû vous paraître assez drol, au commencement je voudrais bien que la matière de vos nouvelles prochaines roulassent un peu sur cela.
Monsieur Guidon Gezelle.