La Mère Supérieure me charge de vous présenter l’hommage de son profond respect et de vous donner sur Melle E. Mc Donogh tous les renseignements que vous désirez.
Cette jeune personne éprouvait déjà le désir de se faire catholique lors qu’elle reçut de son frère la lettre qui annonçait sa conversion[1] et son baptême; cette nouvelle lui causa une grande joie qui se changea bientôt en tristesse par la réception d’une lettre de sa mère qui lui faisait par de cet évènement et lui défendait de correspondre désormais avec son frère. Peu après elle dut aller en Angleterre p2où elle passa trois semaines, et à son retour, il ne nous fut pas difficile de voir qu’elle n’avait été que trop influencée par les conseils et les menaces de sa mère. Elle fait encore le signe de la croix, dit ses prières avec les autres, mais elle a repris sa Bible protestante, elle paraît retombée dans son ancienne indifférence pour la religion, et elle a dit dans sa classe que sa Mère l’avait menacée, si jamais elle voulait se faire catholique, de la mettre aussitôt dans une maison protestante en Angleterre, où elle passerait deux mois entiers sans voir aucun membre de sa famille.
Nous prions pour elle et nous espérons que la grâce finira par triompher de la nature et de l’erreur, mais vous comprenez, Monsieur, quep3nous la laissons à ses propres réflexions et au travail secret de la grace de Dieu. Nous avons lieu de présumer qu’elle reviendra à ses premiers désirs, mais, comme il lui faudra beaucoup de courage et générosité pour les exécuter, nous la recommandons fortement à vos saintes prières. Inutile de réclamer celles de son pieux frère dont nous nous réjouissons d’apprendre des nouvelles si édifiantes et consolantes. Puisse Emily répondre un jour aussi fidèlement à la grace du Seigneur.