Merci de votre envoi[2] qui malheureusement ne peut entrer dans le V land de ce jour. Ce sera pour lundi. C’est très bien fait. Cependant il faudra supprimer les couplets 6 & 7 ainsi que le 20e[3] Les deux premiers sont relatifs aux Kalverpooten et au Patershoofd[4] met hoorens aen de VDHaghen, puis le dernier concerne De luizen[5] de le Broedermin[6] van hetgeen hem op de huid krioelt. Cela nuirait au Vlaemsche Land qui a accès dans un grand nombre de bonnes maisons. Si d’ici à demain soir, M. Gezelle pouvait remplacer le dernier couplet, ce serait excellent. Je ne sais s’il a tenu copie de la chanson. Mais l’avant-dernier finit ainsi:
Om zyne pligt te kwyten
Doch niemand geeft of zwicht er om
De rekel kan niet byten.
Cela est charmant. Voici maintenant le couplet a retoucher ou à changer tout à fait:
Dat hy wordt zelf gebeten
Van ’t geen hem op de huidt krioelt
En dat hem op zal eten.[8]
Pardon des observations; mais nous sommes en bonne
p2veine, & il faut tâcher de la conserver. On travaille à mort contre la Gazette van Gent, & parmi les travailleurs, il y a des gens très susceptibles qu’il faut menager. Vous comprenez.
Je vous recommande l’idée de l’article du Vlaemsche Land de ce jour: le tribunal correctionnel a condamné 1° les auteurs de la saloperie carnavalesque[9] 2° ceux qui ont troublé le service divin à St-Sauveur à Gant, lors du carnaval; 3° l’individu qui a frappé le prêtre Bataille. Tous ces faits ont eu lieu en carnaval. On a donc attaqué les moeurs, l’église et le prêtre, à la suite des attaques incessantes dont ils sont l’objet, et que vous stigmatisez si bien dans votre réponse à l’Observateur[10] Voyez le Bien public qui porte la date de ce jour (Chronique judiciaire) et le Vlaemsche Land de demain, & je suis sûr que vous ferez le plus bel article qui ait jamais paru dans la presse. Je l'attends à Bruges pour mardi, ou si faire se pouvait pour lundi midi à Gand. Il paraitrait dans ce dernier cas mardi même. Vous voyez que je me gêne avec vous.
Il n’y a pas de mais qui tienne: pendant les vacances, vous serez pendant deux
p3jours à nous. C’est irrévocablement décidé.
Pendant que je vous écris les lignes, on m’annonce la décision du tribunal correctionnel[11] de Gand, dans l’affaire du rébellion à la police lors du carnaval. Pyn père est acquitté, mais son digne fils est condamné à un mois de prison. La bande qui se trouvait au tribunal, était consternée.
La poste va partir.