J'ai recu vos deux bonnes lettres; je n’etais naturellement pas opposé à votre pélérinage[2] à Oostacker[3] et je me rejouissais d’apprendre qu’il vous etait possible d’aller si loin. Le résultat etait entre les mains de Dieu. Il n’a pas daigné suspendre les lois de la nature et les effets du mal que le peché originel a introduits dans le monde; et il a permis que vous continuiez a en souffrir. Tout mal est une expiation une satisfaction pour vos propres fautes ou pour celles des autres. Il s’est fait beaucoup de guérisons extraordinaires, tout recemment, à Lourdes en France;[4] pourquoi vous n’etes vousp2n’etes vous pas radicalement guérie? Dieu le sait et le sait parfaitement. Quel bonheur que vous ayiez la foi, un don special de Dieu; et qu’il vous soit donnée de concevoir de la souffrance une idée vraie, c’est à dire une idée chretienne! Vous vous plaignez de n’avoir reçu ni l’une ni l’autre des deux faveurs demandées.
Comme pretre et votre confesseur je dois prendre la défense de Dieu contre vous. Dieu vous aura certainement donné la grace de la résignation, mais ne l’avez vous pas méconnue? Y avez vous correspondu par une bonne volonté? J’espere que, si vous ne l’avez pas fait, vous le p3ferez et que vous considérez dans la suite votre vocation de souffrance et d’expiation comme aussi glorieux et aussi avantageux que si vous etiez destinée a faire ce que faisait S. Therese ou S. Jeanne Fr. de Chantal. La Volonte de Dieu. que Votre volonte soit faite sur la terre comme au ciel. Prenez donc garde à ce comme souligné; il est d’un tres grand Maitre de la vie spirituelle à savoir de Jesus Christ lui même, en qui je vous benis vous suppliant de prier et de souffrir un peu pour