Je viens d'achever, ce matin a 3h30, la lecture du Manuscrit que vous avez eu la bonté de me confier.
C’est la copie de l’oeuvre de quelqu’un qui se nomme lui-même vers la fin de son poëme; il souhaite aux souverains du Brabant, regnant au moment où il écrit, qu’ils puissent...
Dies bit Hennen van merchtenen,
Int jaer ons Heeren M..CCCC
Ende XIIIJ, wie dats wondert;
In meerte, de x calende,
Soe makes Hennen een eynde;
Die gode bit---[1]
Merchtenen, vu la rime précedente peut-etre écrit pour Merchtenem, Merchtem? (19 kilomètres de Bruxelles).
L’Auteur dit p. 45 recto, qu’il vît, de ses yeux, à Bruxelles, au marché, maintefois la comtesse Jeanne de Brabant, qui, apres la mort de son mari lep2comte, règna deux ans, et mourût en 1406.
Le poëte est donc né avant 1406 et mort apres 1414.
Il mentionne J. van Maerlant
1° à la page 1re, que vous avez copiée
2° à la page 9e recto, où il dit:
3° à la page 25 verso:
4° à la page 49 recto:
Wel betuycht in synder wisen,
Daer men hem IX die besten prisen
hoert vander werelt.[5]
Il parle du Spieghel Historiael, autre oeuvre de Van Maerlant.
Aucun des mots rares que j’ai rencontrés ne se trouve dans le Dictionnaire de Verdam; qui explique clareeren exposer clairement, mais qui ignorep3claracie,[6] le nom de l’oeuvre jusqu'ici inconnu de Van Maerlant; je conclus avec vous que l’oeuvre de Hennen van Merchtenen est inédite et inconnue.
Les données qui précédent pourraient peut-etre vous mettre sur la trace d’autres faits qui se rapportent à notre poëte, et à son œuvre, qui est très interessante a lire, tant pour le poëte que pour le linguiste; peut-etre aussi pour l’historien.
L’auteur décrit entr’autre la destruction du chateau de Randeroe ou Randrode à Bruxelles, dont les habitants “se livrient à des pratiques honteuses, qu’on ne nomme pas,” dit l’auteur.
Il y a une curieuse version de la legende du bon Fridolin et du méchant Thierry; la guerre de Grimberghe; la bataille de Woeringhen p4Je lirai le Manuscrit une deuxieme fois, peut-etre le transcrirai-je pour l’Academie, si vous me le permettez; en ce cas je preférerais faire à moi seul ce travail, c’est-a-dire sans l’intervention d’un Napoleon quelconque.