Il est comme tout naturel de reporter en ce beau jour les regards et les pensées vers Votre petite société[1] à laquelle vous avez eu la bonté de m’aggréger[2] Car aujourd’hui ce sont non seulement les pierres mais les tentures et ornements de tout genre, mais surtout les coeurs des vrais adorateurs qui s’empressent de crier à l’honneur et à la gloire du bon Jésus l’âme et la vie de notre société. J’écris donc ces quelques mots afin de nous féliciter mutuellement de ce beau concert de louanges qui monte vers le trône de celui auquel nous nous sommes dévoués de coeur et d’âme pour l’aimer le servir et faire glorifier Son Saint nom autant qu’il est en notre pouvoir. J’éprouve le besoin de cette communication en ce que depuis le départ de John je me trouve ici comme relégué[3] seul sans pouvoir m’entretenir avec p2personne sur notre petite Compagnie. Il faudra donc que je m’en entretienne surtout avec Jesus lui-même alors que je le recevrai dans quelques moments audedans de mon coeur, alors je me ressouviendrai
tout spécialement de notre société pour demander que l’esprit qui l’anime s’y conserve et s’y ravive de jour en jour davantage. Ne m’oubliez donc pas non plus, cher ami, priez beaucoup pour moi, j’en ai tant besoin: sachez[4] que j’ai sur mon notebook une intention toute spéciale qui demande les ferventes prières des bons enfants membres de la société que je crois tous voir aujourd’hui se grouper autour de vous.
J’ose espérer que John se porte bien à la maison, dans toutes les lettres qui viennent de lui au seminaire[5] il ne fait jamais mention de sa santé: “geen maren zyn goê maren”
J’ai appris avec plaisir l’heureux expédient que vous avez imaginé pour la gloire de Jesus. Puisse-t-il reussir parfaitement!p3J’y souscris d’autant plus volontiers que c’est pour cette pieuse fin, mais il faudra me donner un peu de crédit car la bourse est tellement épuisée que sans emprunt forcé je ne puis plus être voituré à la maison.
Adieu, Guidon, il est temps d’aller à la cathédrale, recevez donc mes respects, mais ne vous verrais je pas maintenant pendant les vacances réaliser votre longue promesse, je serais si content de vous recevoir quelque beau jour.
Pardonnez l’incohérence de la lettre elle est écrite à la hâte.