Je tiens à vous dire combien j'ai été sensible à l'attention délicate que vous avez eue en m'adressant, il y a quelques jours, deux pieux souvenirs portant des poésies composées par vous à la mémoire d'un petit ange comme le nôtre, ravip2à l'amour de ses parents désolés.
Vos vers, aussi heureux dans une langue que dans l'autre, nous ont bien touchés, parce qu'il s s'adressent à une douleur semblable à la nôtre et parce qu'ils jaillissent d'une âme de chrétien et de prètre, qui, mieux que toute autre, sait faire parler la foi.
Elle seule aide à supporter de pareilles épreuves, en montrant sous la couronne d'épines de la petite victime l'auréole céleste, en mettant en regard de longs jours de souffrance une éternité de bonheur assuré.
Mais, si la foi nous soutient, l'épreuve n'en est pas moins lourdep3et, comme vous le dites si bien:
"en 't breekt van niet te klagen".
C'est surtout lorsque l'on est ainsi accablé par la douleur que l'on saisit avec reconnaissance toute main amie, qui vous est tendue dans un élan[1] d'affectueuse sympathie et que l'on conserve précieusement le souvenir de ceux, qui, comme vous, ont voulu prendre leur part d'une grande douleur.