Je pense vous être agréable en vous donnant en communication le fragment de vélin ci-joint, que je viens de sortir d’un dossier judicaire, et qui servait de couverture à un compte versé au procès. L’écriture à mon sens, est évidemment de la première moitié du 13e siècle; elle était bien effacée, et il m’a fallu la faire réapparaître par les réactifs. C’est une fin de chapitre d’un traité de médécine, qui peut-être à ce point de vue, ne présente pas grand intérêt. Mais il me paraît que sous le rapport de la linguistique flamande, il en est tout autrement. Les pièces de cette époque reculée sont rares, et c’est une bonne fortune que d’en rencontrer. S’il en est ainsi, vous jugerez peut-être que ce fragment figurerait dignement dans la revue Le Biekorf que vous dirigez avec tant d’intelligence et  s[2] en y joignant un commentaire qui en ferait ressortir l’importance. Pour votre facilité, j’ai cru utile de joindre une transcription telle quelle, que je recommande à votrep2Indulgence. Un précédent m’a guidé et me servira au besoin d’excuse et de justification: c’est à l’aide de pareils fragments que le savant Mone[3] a reconstitué, dans le temps, les premiers débuts de l’histoire de la Littérature flamande.
p1
Bruges le 1 février 1899.
Monsieur Le Chanoine[1]
Veuillez agréer, Monsieur le Chanoine, l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués
L Gilliodts Van Severen
Noten
[1] Op zijde 3 staat de brief van Hendrik Rommel aan Guido Gezelle, gedateerd 09/03/1899
[2] Onderstreping, uitroepteken en vraagteken van Hendrik Rommel
[3] Franz Josef Mone, Duits filoloog