Extrait d’une lettre de Vienne du 10 Juillet/66 -
“Notre armée n’a pas à beaucoup près souffert autant qu’on l’a cru d’abord dans la première panique Les Prussiens ont vaincu - Ce n’est que trop vrai – mais ils ont plus de morts que nous – Leurs balles blessent mais elles ne tuent guère - elles sont si petites qu’elles tournent autour des os – J’ai vu une masse d’officiers blessés qui d’ici à 3-4 semaines rentreront aux régiments - Ce matin j’ai parlé à un lieutenant de dragons prussiens prisonnier – Il dit que nos hussards sont effrayablesp2quand ils tombent sur les Prussiens - même quand ceux-là veulent se rendre – ils sabrent comme des forcenés[1] jusqu’ à ce qu’il n’y ait plus personne debout – Au reste partout où notre cavalerie a rencontré la cavalerie prussienne – celle-là a été abîmée Ce sont ces maudits fusils qui nous font tant de mal – et – comme toujours – le plus de mal nous font nos généraux” -
- Je me suis rappelée - Monsieur l’abbé - que vous m’avez exprimé le désir d’avoir quelques détails particuliers sur la guerre[2] En voilà que l’on n’a pas trouvés je pense dans les journaux - Vous en ferez l’usagep3que vous voudrez – mais sans indiquer vous sources - n’est-ce pas? Mon frère ne m’a donné aucune espèce d’autorisation de publier des nouvelles en son nom[3]
Et le livre? Ce sera sans doute pour samedi? Aujourd’hui Soeur Louise n’a rien vu venir – Samedi – si vous me le permettez – je le ferai prendre chez vous -
Il s’ entend que vous trouverez tout ceci “très-charmant” intérieurement mais que vous n’y répondrez point Je serais très-sincèrement triste que vous crussiez jamais devoir perdre votre temps à cela -