Je vous renvoie ci joint la poésie[1] de Monsieur Gezelle qui est fort bien faite tant sous le rapport du fond, que de la forme et qui constituera, je n’en doute nullement, un précieux souvenir pour l’excellente ouvrière que nous avons fêtée lundi dernier
Il me serait difficile de vous donner le texte des quelques paroles que je lui ai adressées sans les avoir préparées ni écrites à l’avance et qui du reste étaient assez mal agenciées à cause de mon peu d’habitude de manier la langue flamande. Je lui ai dit en substance que c’etait la première fois depuis la création de l’usine que nous fêtons un jubilé p2de 25 années de travail et que j’étais heureux de pouvoir constater que l’ouvrière qui était l’héroïne de la journée avait pendant cette longue suite d’années été le modele de ses compagnes tant par son assuidité, sa persévérance et son application que par sa conduite exemplaire et ses habitudes d’ordre et d’économie.
J’ai ajouté que l’administration de l’usine voulant récompenser une aussi longue serie de loyaux services avait examiné de quelle façon elle pourrait le faire de maniere à laisser des traces durables et qu’elle avait décidé de majorer son salaire à partir de ce jour de 10% et que ce supplément serait inscrit à la caisse d’épargne[2] pour constituer une réserve qui lui permettrait de vivre paisiblement dans ses vieux jours.p3j'ai ajouté que je faisais des voeux pour qu’elle puisse accumuler ce supplément pendant encore une nouvelle série de 25 années de manière à ce qu’elle puisse en ajoutant cette somme à ses économies deja acquises jouir d’une bonne aisance dans ses vieux jours.
Enfin je lui ai dit que pour laisser un souvenir actuel je le remettais une robe et une statue de Ste Cathérine,[3] et que j’espérais pouvoir renouveler cette fête pour un grand nombre de ses compagnes.
Voilà en substance ce que je me rappele, lui avoir dit.